lundi 19 septembre 2016

Multiplicité du psychisme. Un livre qui nous inspire : Le système familial intérieur de R. Schwarz.

Richard Schwarz, un psy américain parle d’un “système familial intérieur” : chaque individu a en lui une multitude de personnages... http://www.elsevier-masson.fr/syste...
 
Bien sûr la résonnance avec le théâtre et nos ateliers axés sur la créativité et la vie intérieure est forte !  Notre objectif est de vive les personnages que nous avons en nous-même tout autant que de les (ré)inventer !
 
Le concept de multiplicité du psychisme : “La plupart d’entre nous avons été conditionnés à penser notre esprit comme une entité monolithique. Nous avons appris que, bien qu’une personne ait des pensées multiples et variées, celles-ci émanent toutes d’une personnalité une et indivisible... Cette conception unitaire de la personne aboutit à toutes sortes de tourments inutiles.” (parce qu’on s’identifie à ses émotions et pensées négatives).
L’auteur évoque les théories psychologiques qui pensent le psychisme en plusieurs parties, de Freud, Mélanie Klein et Jung à la Gestalt et au cognitivo-comportementalisme. “Ces théories (...) se rejoignent toutes pour proposer que notre monde mental est loin d’être unitaire.” L’auteur parle d’entités mentales. “Quelle que soit la conception théorique de ces entités intérieures (...) certains auteurs considèrent ces dernières comme des personnalités en tant que telles (...) distinctes, chacune avec un large éventail d’émotions, de désirs, d’âge, de tempéraments, de capacités et même de sexe (...) ces entités intérieures sont plus que de simples agrégats de pensées ou d’émotions, ou plus que des états de la pensée.”
“C’est aussi le postulat de ce livre. Considérer ces entités intérieures comme des personnalités autonomes, des personnages intérieurs, va à l’encontre de la représentation que nous avons spontanément de nous-mêmes : unepersonne n’a qu’un corps, un seul cerveau; il ne devrait donc y avoir qu’un seul être dans cette personne.
On peut ne voir dans ce concept qu’une métaphore.
Notre culture semble s’accoutumer progressivement à l’idée de multiplicité de l’esprit. L’auteur Hélène Cixous écrit : “Etant plusieurs et insubordonnés, le sujet peut résister à la subjugation.”

Un commentaire sur cet ouvrage : L'intérêt majeur de cet ouvrage est d'introduire la pensée systémique dans le monde intrapsychique. les principes fondamentaux de l'IFS sont les suivants : La multiplicité: c'est la nature de l'esprit humain d'être divisé en un nombre variable de sous personnalités appelées parties. Ces parties consistent en des personnages intérieurs d'âge, de tempérament, de talents et de désirs différents qui forment ensemble une famille intérieure étendue ou une tribue qui contribue à l'enrichissement de notre vie intérieure. Ce système intérieur est ouvert, en relation avec les systèmes extérieurs. Les influences extérieures contraignent les parties à adopter des positions extrêmes et à exercer une influence destructrice dans la vie de l'individu dans un cadre de protection, et elles retrouvent leur fonctions positives. Le self : c'est le siège de notre conscience. Doté de compassion, curiosité, confiance en soi, acceptation des événements de la vie et d'une vision, il a toutes les qualités d'un excellent leader capable de maintenir l'équilibre et l'harmonie intérieure. En cas de perception d'une menance, les parties cherchent à protéger le Self en le mettant à l'abri du danger et en l'écartant de son rôle de leader. Dans un système intérieur ou extérieur, La fonction du leader est de fixer une vision/direction et de soutenir les parties dans la réaliastion de cette vision, de faciliter la communication entre les parties, et de contribuer à gérer les polarisations. Les polarisations : l'auteur nomme ainsi les rôles extrêmes adoptés par des parties sous influences familiales ou traumatiques. Ces polarisations vont affecter le Self en prenant les commandes et en se chargeant de fardeaux (émotions et croyances) qui restent figées dans le passé en polarisation, qui cause des déséquilibres dans la distributions des ressources, des influences et des responsabilités des parties. Chaque partie peut se renforcer dans sa position dans le but de contrecarer l'autre ou de la vaincre, conduisant à des coalitions, des alliances ou des compétitions. Changer une partie indépendament du réseau dans laquelle elle s'insère va probablement causer une résistance, ce qui est en réalité une réaction naturelle et souvent nécessaire pour l'écologie du système. La restauration de l'équilibre du système intérieur : les systèmes les plus fortement polarisés peuvent retrouver un équilibre dans un environnement de protection et avec une direction à suivre. Le système possède ses ressources et doit simplement trouver les moyens de les rendre accessibles et de les réorganiser puisque les parties ont pour tendance naturelle d'établir des relations harmonieuses avec les autres parties et le Self. Le parallèle entre milieu extérieur et intérieur: tel que le modèle IFS le conçoit, les mondes intérieurs et extérieurs du sujet qui forment un système plus large, fonctionnent selon les mêmes principes et réagissent aux mêmes techniques thérapeutiques.

samedi 3 septembre 2016

Un livre qui nous aide : La petite fille dans la forêt des contes, de Pierre Péju. Extraits :

Dans son livre La petite fille dans la forêt des contes, PIERRE PEJU nous invite à prendre conscience que l’enfant concerné par les contes, ce n’est pas forcément le jeune humain mais une part de nous qui est l’une de nos ressources fondamentales tout au long de notre vie (même si nous l’étouffons parfois sous l’impératif d’une normalité autoritaire). Péju écrit :Il est cette ouverture, ce courant de rêveries que seule permet la part d’enfance de l’homme... Chacun de nous, pour l’équilibre de ses forces, a besoin d’une communication avec cette enfance. L'auteur nous invite aussi à ne pas réduire les contes à des interprétations dogmatiques, symboliques ou moralisantes pour que demeure leur plein potentiel, régénérateur de nos âmes et de notre rêverie. Il écrit : certains lambeaux de rêves qui persistent dans notre existence diurne jouent dans notre vie un rôle comparable... Nous avons besoin des contes, besoin de cette part obscure en eux, ce noyau d’ombre qui se dérobera toujours à toutes les interprétations.” 
 
L’idée d’un être-petite-fille se trouve au creux des contes traditionnels, c’est le déplacement de l’enfantin qui, sous les traits d’une petite fille, se dérobe le plus radicalement aux valeurs dominantes. Le conte - expression de l’inconscient collectif et production d’inconscient (création d’images, réalisation de possibilités mentales) - ne pouvait que parler de cette attitude active et marginale des filles qui, refusées ou écrasées, ouvrent momentanément d’autres voies.
Seulement voilà, la plupart des contes traditionnels ferment en achevant tout ce qu’ils ont ouvert (ou laissé entendre) afin que tout rentre dans l’ordre. Ils montrent l’échappée de la petite fille et ils décrivent aussi comment elle est piégée, reprise, réinstallée, en un mot faite reine ! Heureusement pour tout le monde, les contes ne représentent pas seulement une leçon pour faire accepter un destin ou une initiation, mais plutôt un exposé.
Les contes livrent des images d’égarement. Ils parlent aussi bien du désir que des limites de l’existence. A ceux qui écoutent ou racontent, de jouer avec les images, de réfléchir, de rêver ou de choisir.
 
 Le thème de l'homme qui apparait et vous enlève revient comme l'image clé de centaines de récits... car lorsque l'imagination s'empare vraiment du récit, elle ne peut que vouloir faire basculer l'ici vers l'ailleurs et inventer des êtres de passage, des passeurs et des procédés d'évasion... [qui nous ouvrent] d'autres perspectives sur le Désir.
Il s'agit moins d'un symbole que d'une force. Ravisseurs, fées, enchanteresses et séducteurs ne doivent pas être confondus avec des symboles du père et de la mère ou avec des représentations idéales ou angoissées du masculin et du féminin. Ils sont des images bien plus vastes et mouvantes que des symboles univoques.
...la fin du récit, qui pensera qu'il sont vraiment morts?...